Dossier fabricants: David Gotlib

Créer des beaux objets de A à Z, de la matière première au produit fini : rares sont les fabricants qui se lancent encore un tel défi. Pourtant, cet artisanat traditionnel n’a pas dit son dernier mot. Dans ce reportage, Prestige vous dévoile une fois de plus une marque qui entretient le feu sacré.

Dans le vaste univers joaillier, David Gotlib s’illustre dans un domaine peu banal : celui des boutons de manchettes. Ses créations sont de véritables œuvres d’art au format miniature, immédiatement reconnaissables par leur esthétique et leur fabrication artisanale. David Gotlib a grandi dans le milieu du diamant, au sein d’une famille anversoise. Il a baigné très tôt dans ce que « la Terre produit de plus beau, l’or et les diamants », ainsi qu’il le formule lui-même, mais dans cet aspect du métier, le contact avec le client lui manquait. Un jour, il hérite de boutons de manchettes en or appartenant à feu son grand-père, alors qu’il ne possède même pas de chemise ad hoc ! Ce fut bientôt chose réglée et, dès lors, il se prit d’une telle passion pour cet accessoire qu’il n’a eu de cesse d’en créer lui-même. « Les boutons de manchettes ajoutent un détail absolument unique à une tenue masculine. Ce sont des bijoux virils d’un grand raffinement », s’enthousiasme-t-il.

Processus de sélection

Dès le départ, David s’entoure d’une diversité de talents pour concrétiser ses envies. « Au début, le succès était mitigé et je me retrouvais trop souvent avec un design grisouille », se souvient-il. Il comprend qu’il lui faut s’y prendre autrement, et mieux. Il chercher et trouve un professeur qui est prêt à lui enseigner les ficelles du métier rapidement et sans en passer par un cours officiel. « Aujourd’hui, je dessine partout et sans arrêt », s’amuse-t-il. « Beaucoup d’esquisses vont à la poubelle. Ce un processus de tri et de sélection est long et intense. C’est un sacré défi d’imaginer non-stop de nouvelles créations sur une surface d’à peine quelques centimètres carrés. » David Gotlib ne se met aucune pression liée à la saisonnalité ou aux salons professionnels, où les créateurs sont en principe sommés de présentés leurs nouvelles collections.

Un lieu idéal pour les boutons de manchettes

David Gotlib : « La situation de l’atelier a énormément d’importance dans l’optique de qualité que je vise, cela fait partie d’un tout. » Aussi l’a-t-il installé dans une belle demeure de caractère, en plein centre-ville d’Anvers. La lumière du jour s’y déverse à foison. On est frappé par les espaces ouverts, le jardin intérieur, la paix et le calme qui y règnent. David Gotlib s’avoue passionné d’architecture, en particulier la période Art déco, pour lui, une inépuisable source d’inspiration. Plusieurs jeunes artisans s’activent dans l’atelier. « Ici, ils peuvent saisir leur chance et déployer leurs ailes », confie-t-il. « Souvent, ils deviennent des collaborateurs fidèles et de longue date ; parfois nos chemins se séparent. Je trouve très important de prendre soin de nos équipes, de booster leur épanouissement et leur développement personnel. » David Gotlib entretient d’ailleurs de très bons contacts avec les écoles spécialisées. En particulier PXL Hasselt qui se distingue par son niveau d’excellence.

Du dessin au bijou, sans détour

« Nous sommes continuellement sollicités par des entreprises de production en Inde, en Chine, etc. », explique-t-il. « Mais elles ne présentent pas les garanties de qualité que je recherche et c’est un risque que nous ne voulons pas prendre. Même si je ne suis pas joaillier, je vois tout de suite si le résultat est bon ou pas. Tout doit être nickel à 100 % ; en-dessous, cela vaut zéro et ce n’est pas une option ! » Tout doit donc être parfaitement rodé, du dessin préliminaire à la commercialisation définitive, en passant par la vérification produit. La maison ne travaille que l’or 18 ct (jaune, blanc et rose) et les diamants de la plus belle eau. Les boutons de manchettes sont accompagnés de certificats qui font, à juste titre, la fierté du secteur anversois. Si les collections et les modèles sont bien définis, on ne trouvera jamais deux exemplaires identiques. David Gotlib : « C’est impossible, étant donné que la fabrication est entièrement artisanale, du dessin à la production. Mais les différences, minuscules, ne sont visibles qu’à la loupe »..

Pour plus d’infos : davidgotlib.com