Lab grown diamonds

Ils promettaient de révolutionner le secteur diamantaire mais ont, depuis quelques années, perdu un rien de leur éclat… Nous voulons parler des diamants de laboratoire. Etat des lieux.

QU’EST-CE QU’UN DIAMANT CULTIVÉ EN LABO ?

Les diamants synthétiques, de culture ou Lab Grown Diamonds (LGD) ont les mêmes propriétés chimiques et physiques que la pierre naturelle, et ne doivent donc pas être confondus avec les imitations de diamant comme le zircon. La différence réside dans l’origine de la pierre. Les diamants naturels émanent des profondeurs de la Terre, où ils se sont formés au cours de milliards d’années. Les LGD, eux, naissent de manière synthétique, dans un laboratoire. On y recrée les conditions naturelles extrêmes afin de “faire pousser” des diamants bruts beaucoup plus rapidement.

Dire que les diamants de labo connaissent un boom depuis quelques années est un euphémisme. En 2022, leur chiffre d’affaires mondial a bondi de 38 pourcent. Cette croissance est notamment due à la présence de ce type de diamant dans plusieurs segments de prix sur le marché et au succès des diamants de culture auprès des jeunes générations.

DOUBLE FOND

Depuis le lancement commercial des diamants de synthèse, il apparaît clairement que les plus gros diamantaires et leurs clients gardent une nette préférence pour les diamants naturels issus de la géologie. Il y a une part de rêve à découvrir un diamant… Qui dit “diamant” songe au caractère authentique et exclusif de cette pierre mythique. C’est là que le bât blesse concernant les diamants cultivés en labo. L’offre de diamants de synthèse a explosé, et les prix ont fortement baissé. Il y a encore dix ans, un LGD n’était que 10 % moins cher qu’un diamant naturel. Ces dernières années, les prix de production ont chuté. Lors du processus de fabrication d’un diamant de synthèse, par exemple en Inde et en Chine, la valeur du LGD varie actuellement entre 8 et 80 dollars le carat, ce qui ne représente qu’une fraction du prix d’un diamant véritable et revient à peu près aussi bon marché qu’un zircon.

D’où vient cette énorme chute de prix ? Pour conserver leur personnel pendant les périodes creuses, les ateliers de taille se sont tournés vers le diamant de synthèse qu’ils travaillent et proposent à leurs clients. On s’est ainsi retrouvé avec un net excédent de LGD, ce qui a fait chuter les prix. Les plus grands acteurs du secteur diamantaire, comme le célèbre groupe De Beers, ne sont plus aussi intéressés par les LGD qu’il ont pu l’être. Voici encore quelques années, les diamants de labo avaient toutes leurs chances mais, aujourd’hui, on voit le vent tourner.

Qui dit “diamant” songe au caractère authentique et exclusif de cette pierre mythique. C’est là que le bât blesse concernant les diamants cultivés en labo.

UN ÉCLAT VERT

A côté de cela, la bulle “écologique” qui enveloppait le diamant de synthèse d’une aura enviable a partiellement éclaté. On a cru que les diamants de labo pourraient offrir une alternative écologique aux pierres naturelles, mais en réalité leur fabrication exige d’énormes quantités d’électricité. Dans les pays producteurs, comme l’Inde et la Chine, cette électricité est très souvent générée par la combustion du charbon, un processus tout sauf vert… De plus, les LGD n’ont pas tardé à s’attirer les foudres car ils sont un terreau fertile pour toutes sortes de fraudes. Sur Internet, il n’est pas rare qu’on vous vende des diamants soi-disant naturels , alors qu’ils sont de synthèse. Il est important de n’acheter que des pierres munies d’un certificat d’authenticité.

ET DEMAIN ?

Une chose est sûre : les diamants de laboratoire se sont taillé une place au sein du secteur diamantaire. A l’avenir, deux marchés distincts se côtoieront sans doute : un pour les diamants véritables et un autre pour les diamants de synthèse qui se concentreront sur les segments plus abordables du marché des bijoux sertis. En Chine et aux Etats-Unis, les LGD jouissent d’une grande popularité. Ainsi, aux USA, les diamants de synthèse remplacent petit à petit les “piqués”, ces diamants naturels présentant de fortes inclusions. Il faut aussi savoir que certains bijoutiers américains offrent un diamant de synthèse à l’achat d’un diamant véritable. Une preuve de plus du face à face, et même de la concurrence, qui se dessine.