Dossier fabricants: Des bracelets de montre de fabrication 100% belge

Créer des bijoux, de la conception au produit fini ? Rares sont les fabricants belges qui relèvent encore ce défi. Pourtant, le dernier mot sur l’orfèvrerie traditionnelle n’a pas encore été dit. Prestige met à l’honneur cinq maisons qui ont su garder le feu sacré de l’artisanat. Reportage en cinq volets.

PARTIE 05: LIC

Certains domaines cultivent la rareté. C’est le cas des bracelets de montre au processus de production élaboré s’il en est. LIC – Leather International Cuir – est leader sur le marché belge dans ce secteur pointu et luxueux. Une maison riche d’une belle histoire. Fondée en 1971 par Yves Thomas, spécialiste du cuir, et plus tard reprise par son épouse Willianne et son fils Xavier, l’entreprise ostendaise peut s’enorgueillir de plus de cinquante ans d’expérience. Depuis deux ans, les entrepreneurs Dirk De Bruycker et Olivier Steenhaut ont renforcé le capital de la société pour concrétiser ses ambitions à l’international.

“Notre marché recouvre principalement le Benelux, la Suisse et le Royaume-Uni. Mais la Scandinavie, les États-Unis et le Japon ont aussi, selon nous, un fort potentiel”, assure Olivier Steenhaut. LIC produit des bracelets de montre sur mesure pour des griffes horlogères et des bijouteries vendant de la haute horlogerie, avec plus d’une centaine de points de vente rien qu’en Belgique. On trouve sur l’e-shop dix-huit collections maison destinées au marché particulier. “La vente en ligne en est encore à ses balbutiements et ne constitue pas le plus important pour nous. LIC se spécialise plutôt dans les modèles ultra polyvalents que nous produisons dans un large éventail de cuirs et de coloris différents pour nos bijoutiers partenaires.”

À BASE DE POMME

Les bracelets de montre qui sortent de l’atelier LIC sont principalement réalisés en cuir de veau et en croco. À côté de cela, l’assortiment comprend des matières exotiques, parfois extrêmement premium : du python au saumon, de l’autruche au buffle, en passant par le cuir patte de coq. “Nous travaillons avec les tanneries les plus prestigieuses de France et d’Italie afin de garantir la meilleure qualité”, souligne Olivier.

“Nous expérimentons également des alternatives véganes, car la demande va croissant, tant de la part de nos clients que de celle des bijoutiers. Nous avons déjà testé le cuir d’ananas, de cactus et même de champignon. Le défi consiste à obtenir une matière à la fois malléable et durable. Nos nombreuses années de recherche ont finalement abouti à un matériau unique pour notre collection “Pommes”. Le nom est éloquent : le cuir que nous utilisons pour ces bracelets de montre est à base de résidus de pomme. Les pelures et les trognons sont pulvérisés en poudre, puis transformés en peaux. Résultat ? Un cuir beau et souple qui permet toutes sortes de finitions.”

La perfection est un processus

LIC a développé un savoir-faire exceptionnel en matière de bracelets de montre uniques. Le sur-mesure ne se limite pas au choix du type et de la couleur de cuir ; les dimensions, les surpiqûres, le modèle de bracelet de montre et les perforations peuvent également être personnalisées. “La personnalisation est une des dernières étapes du processus de production”, explique Olivier. “Il faut plusieurs centaines de phases pour transformer une peau en bracelet de montre prêt-à-porter. Grosso modo, on peut distinguer sept étapes, en commençant par la réception et le contrôle des peaux. Vient ensuite la découpe, la division et la refente, avant que le cuir ne soit prêt pour l’assemblage. Un bracelet de montre est constitué d’une couche de cuir superficielle, d’un rembourrage, d’un renfort et d’une doublure. L’étape d’assemblage les réunit.”

“Le processus complet, du cuir au bracelet fini, fait intervenir plusieurs centaines d’étapes.”

Le produit final prend forme dès que le cuir est découpé à mesure, avec quatre longueurs possibles et une quinzaine de largeurs entre 10 et 24 millimètres. Dans l’atelier couture, les bandes de cuir sont renforcées. “Théoriquement, les coutures ne sont pas nécessaires si l’on emploie une colle forte. C’est plus une question d’esthétique”, admet Olivier. “Les productions à grande échelle se contentent de surpiqûres à la machine, mais nous proposons toujours des surpiqûres à la main pour les commandes spéciales.” Les phases finales consistent à ajouter les “passants”, à perforer les trous et à monter la boucle. Enfin, l’équipe de LIC assure encore un strict contrôle de qualité : “C’est d’une importance cruciale si l’on veut obtenir un produit impeccable. Des piqûres parfaitement droites, des bords nets, aucune coulure de colle… Nos clients peuvent témoigner que tout est contrôlé en détail.”

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