Une nouvelle vie avec garantie
La “seconde main” a longtemps traîné une connotation négative, mais grâce à la tendance éco-durable c’est en train de changer.
Dans le monde feutré de l’horlogerie, ce phénomène est totalement accepté – fût-ce parfois sous un autre nom. On parle ici plus volontiers de pre-owned, voire de pre-loved. On en devine la raison : les montres mécaniques de luxe sont devenues soit hors de prix, soit introuvables. Certains modèles signés Rolex, Patek Philippe ou Audemars Piget sont produits en très petites quantités. Tout cela explique les prix faramineux ou les interminables listes d’attente. Bien trop longues pour d’aucuns, d’où le boom de la seconde main, à tel point que les marques elles-mêmes doivent en tenir compte.
Ce sont surtout les acheteurs les plus jeunes qui se disent attirés par les prix plus doux pratiqués sur le marché de l’occasion. Un marché qui fait encore ses maladies infantiles, car la moindre transaction étant basée sur la confiance, c’est là que le bât blesse encore… Le marché l’a compris et on constate déjà une amélioration : les jeunes ont le réflexe de surfer sur les plateformes en ligne. Celles-ci offrent une expertise “maison” garante de l’authenticité des montres de marque, assortie d’un contrôle réalisé par leurs collaborateurs, avec à la clé une garantie jusqu’à deux ans. Chrono24, autoproclamée plus grande plateforme du monde, se fait fort de mettre à l’épreuve le sérieux et le professionnaliste de ses 3000 revendeurs professionnels avant de leur octroyer une licence. L’argent versé par l’acheteur est bloqué dans leur système jusqu’à ce que l’acheteur ait donné son accord définitif, montre en main.
Pourtant, l’authenticité reste un point délicat. Y compris pour les acheteurs qui tentent d’acquérir une montre aux enchères, où les prix peuvent être sensiblement moins élevés.
On attendait donc que les marques elles-mêmes interviennent officiellement. La plateforme Watchfinder & Co., fondée en 2002, s’est taillé une solide réputation, au point d’être rachetée en 2018 par le groupe Richemont (propriétaire de Cartier, Panerai, Piaget, A. Lange & Söhne, IWC, Jaeger-LeCoultre…). Une étape marquante et un rachat qui n’est sans doute pas de pur hasard : outre cette plateforme, Watchfinder possède aussi sept boutiques physiques qui accueillent la clientèle (e.a. à Londres et à Paris). Un avantage incontestable, car pour les amateurs ce côté “concret” garde tout son attrait. Peu après le rachat de Watchfinder, personne ne s’est donc étonné de voir Cartier désigné partenaire officiel pour le rachat de ses montres de seconde main. On peut supposer que les autres marques du groupe suivront le mouvement.
Rolex, qui a toujours accordé une grande importance à la durabilité de ses produits, a choisi d’aller encore plus loin. La maison a vite compris que le client avait besoin de certitude et a donc décidé de prendre les choses en main, fidèle en cela à son habitude. Elle donne ainsi une deuxième vie à ses produits via le marché de la seconde main, mais sous sa propre supervision. Si les diamants sont éternels, les montres Rolex le sont aussi (ou presque) ! Cela va dans le sens de leur philosophie Perpetual rendue possible grâce à une incessante quête d’excellence et à un soutien de longue durée aux générations à venir. Grâce au concept Rolex Certified Pre-Owned, l’acheteur à la recherche d’une Rolex d’occasion en bénéficie. Cela se fait par le biais du réseau de distribution Bücherer et s’accompagne d’une série d’indéniables avantages : l’authenticité de la montre est contrôlée, l’acheteur sait qu’elle est pas d’origine sûre (et non “tombée du camion”), elle a été révisée par des spécialistes de la marque et, au besoin, certaines pièces ont été remplacées. De plus, la garantie est la même que pour une montre neuve – deux ans. Un certificat joint en atteste.
L’initiative a déjà cours depuis décembre en France, en Allemagne et dans quelques autres pays. Ce devrait aussi être le cas en Belgique sous peu.