L’or, un mot magique pour évoquer tout un univers de savoir-faire et de compétences
L’or… N’est-ce pas l’évidence même pour les bijoutiers et horlogers ? Il fait, à bien des égards, partie des activités quotidiennes du secteur. Outre sa grande valeur créative, l’or conserve tout son magnétisme à l’égard du grand public. Mais avant que l’or ne soit appelé à jouer le premier rôle – ou peu s’en faut – dans la création de tant de bijoux et de montres, il parcourt un long chemin et subit de nombreuses transmutations entre les mains de spécialistes.
Les bijoutiers et les orfèvres reçoivent de plus en plus de clients désireux de revendre leurs bijoux – partiellement ou totalement en or – afin de les transformer en une nouvelle création ou espérer en retirer un certain prix. Dans le jargon du métier, on appelle ce filon « or de récupération ». Les orfèvres et bijoutiers qui possèdent leur atelier se retrouvent aussi avec des « débris d’or ». Ces deux « filons » aboutissent dans des entreprises spécialisées qui sont aussi souvent revendeurs d’or.
Nico Van den Eynde, responsable de la conformité chez Value Trading, a la gentillesse de nous guider dans ce monde naturellement fermé et très sécurisé : « L’or de récupération est livré en lots par nos clients. Les bijoutiers viennent directement ou envoient leurs débris d’or par le système bien connu Mikropakket. L’or qui arrive est fondu pour pouvoir être analysé. C’est la seule façon d’obtenir une évaluation exacte. Le vendeur du lot obtient systématiquement le meilleur prix. C’est une question de confiance, car il s’agit d’une valeur à un moment donné, vu la fluctuation constante du prix de l’or à l’ouverture des bourses. »
Après l’évaluation et l’achat, l’or est transformé en granulés qui forment la « matière première » qui servira aux nouvelles créations de bijoux. Cette transformation se fait par processus de raffinage. Chose suffisamment rare pour être soulignée : Value Trading possède sa raffinerie.
Processus de raffinage
L’or, celui de récupération comme celui des mines, subit un processus de raffinage. « Même l’or issu des mines n’est pas exempt d’impuretés et doit être traité pour devenir de l’or fin », souligne Nico Van den Eynde. « Nous connaissons l’origine de chaque bloc d’or importé et chacun d’eux est documenté et sauvegardé dans notre système informatique, si bien que toutes les étapes entre la mine et notre prise en charge sont traçables. C’est un système qui verrouille la sécurité au maximum et empêche toute infiltration d’or illégal. »
On ne mélange jamais les blocs d’or achetés dans différentes mines. Un creuset exclusif est même prévu pour chaque mine. Les blocs d’or achetés sont fondus au moyen de fours à induction. Après le refroidissement dans une cuve d’eau, l’or est acheminé vers la raffinerie, où l’on obtient, après toute une série de processus, un or pur à 99,99 %.
« Le développement durable est un aspect essentiel de notre spécialité », assure Nico Van den Eynde. « Les processus de raffinage sont tous élaborés dans le respect de l’environnement avec l’aide d’experts internes et externes. L’accent est mis notamment sur le recyclage de l’eau, grâce à une station d’épuration. L’air qui sort de notre bâtiment est même plus pur que celui qui y entre, grâce à une installation ultramoderne de lavage des gaz. Les acides sont réutilisés jusqu’à la fin de leur vie utile, avant d’être neutralisés.
Il ne faut pas oublier que plus de 90% de l’or que nous récupérons et retravaillons provient d’Europe, qu’il a donc parcouru peu de distance et que, grâce au recyclage, il s’inscrit dans une politique de durabilité maximale. »
Le « Responsible Jewelry Council » (RJC) est la principale organisation mondiale en matière de normes et de réglementation dans l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie. Il œuvre avec ses membres pour parvenir à une chaîne durable pour tous les mouvements. Value Trading en est déjà membre et attend à présent un audit (ralenti pour cause de Covid) afin d’être certifié en tant que membre. Value Trading travaille aussi sur des procédures d’alignement étendues de la RMI (Responsible Minerals Initiative), afin de pouvoir être reconnue comme membre.
Traçabilité et certification
La traçabilité et la certification sont des mots clés dans le monde de l’or. « Tout ce qui se passe ici doit être entièrement documenté, et même doublement, sur papier et numériquement », explique Nico Van den Eynde. « Avant qu’une transaction puisse avoir lieu, toute personne qui nous propose de l’or de récupération est enregistrée, identifiée et soumise à un contrôle basé sur une banque de données internationale. »
L' »essayeur » ou inspecteur, accrédité par la Monnaie royale de Belgique, occupe une position d’extrême fiabilité en tant que personne autorisée à apposer son cachet sur des certificats attestant la pureté de l’or.
Les deux « essayeurs » de Value Trading disposent d’un laboratoire ultramoderne pour l’examen de pré-certification. « Nous mesurons le taux d’impureté et non la teneur en or », explique l’essayeur. « On autorise max. 100PPM d’impuretés. L’analyse par l’appareil ICP – Inductive Coupled Plasma – indique la proportion exacte par type d’impureté. Il s’agit d’un appareil d’une grande précision qui est étalonné chaque jour, puis une fois par an par le fournisseur. »
En conclusion, on peut dire que bien avant que l’or ne jette ses feux dans les plus belles vitrines, il exerce déjà une indéniable fascination.