Cocochanel

La mode se démode, le style jamais.

De la haute couture à la haute horlogerie, Chanel bouscule les codes comme pour mieux les imposer. Les constantes ? Savoir-faire et intemporalité comme l’illustre la J12 qui fête ses 20 ans. Retour sur une icône.

Si Gabrielle Chanel se lance dans la mode en 1913, il faut attendre 1932 pour sa première présentation de joaillerie et 1987 pour que sa Maison apprivoise la mesure du temps avec sa première collection horlogère appelée, si justement, Première.

Le cadran octogonal de celle-ci est conçu par Jaques Helleu, directeur artistique de la Maison, et inspiré de la place Vendôme sur laquelle donnait l’appartement au Ritz de Mademoiselle Chanel ainsi que du cabochon du parfum N°5. Une collection qui depuis se décline en version Mini, Rock, Chaîne ou encore Céramique, ce matériau high-tech révolutionnaire dans le domaine de l’horlogerie traditionnelle auquel Chanel a donné ses lettres de noblesse. C’était il y a vingt ans à l’occasion de la naissance de la seconde collection, la J12.

En effet, c’est en 2000 que Jacques Helleu crée la surprise avec ce modèle sportif et noir profond infusé de sa passion pour l’automobile et la voile. Pour la petite histoire, on appelle J12 les voiliers de l’America’s Cup. Et dans son élégante petite robe noire de céramique précieuse et hyper résistante, la J12 de Chanel reflète parfaitement les codes de la Maison et le respect des traditions horlogères cultivé dans ses ateliers de La Chaux-de-Fonds en Suisse acquis en 1993. Depuis 2003, la J12 se présente aussi en blanc immaculé. Pour ses 10 ans, elle se fait XS avec une boîtier de 29 mm. Et entre-temps, la collection s’est enrichie de versions haute joaillerie ou grandes complications. Une successtory qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Car plus récemment, Arnaud Chastaingt, directeur du studio de création de l’horlogerie de Chanel, a posé sur la J12 son regard affûté pour la transformer sans la changer : un cadran à l’ouverture augmentée, une lunette affinée et le nombre de ses gouges passant de 30 à 40, une typographie et des aiguilles ajustées, une couronne réduite et son cabochon aplani, un boîtier imperceptiblement plus épais alors que les maillons du bracelet se rallongent… Autant de détails qui font que la J12 s’en retrouve plus contemporaine et intemporelle que jamais. Son boîtier monobloc en céramique constitue une innovation majeure et son fond de glace saphir révèle le superbe nouveau calibre 12.1, mouvement automatique conçu et développé exclusivement pour Chanel par la nouvelle manufacture suisse Kenissi (voir encadré), certifié chronomètre par le COSC et offrant une réserve de marche d’environ 70 heures. Aussi, 20 ans après son lancement, le mythe de la J12 se poursuit en alliant, encore et toujours, simplicité et originalité à la perfection.

Chanel renforce sa position d’acteur de l’horlogerie de prestige

Après le rachat en 1993 de la manufacture G&F Châtelain à La Chaud-de-Fonds, Chanel a pris l’an dernier une participation dans la manufacture genevoise Kenissi. Celle-ci propose une gamme de calibres de haute performance et de grande robustesse, se félicite Chanel, et déménagera dans un nouveau bâtiment au Locle en 2021.

Qui dit matelassé, pense Chanel

Pour garder ses mains libres, Gabrielle Chanel imagine un sac à bandoulière inspiré des sacoches militaires de l’époque et le dote d’une chaîne réglable qui permet aussi bien un porté main qu’épaule. On est en 1929, et cela fait mauvais genre. Mais qu’importe, les élégantes en quête de liberté de mouvement se l’arrachent. En février 1955, nouveau coup de génie, Coco Chanel sort le 2.55, en référence à sa date de création, en cuir… matelassé “diamant” inspiré de l’univers hippique qu’elle adore. Classique, moderne et intemporel, ce motif définit la collection de joaillerie Coco Crush lancée en 2015 façon pop-up digital avec Net-A-Porter. Le succès est, une fois de plus, au rendez-vous. Aussi, la collection s’étoffe, se décline désormais en or blanc, jaune et beige et se pare même de diamants. Coup de coeur garanti.