Chez Frédérique Constant

Dans le monde de l’horlogerie, Frédérique Constant est une griffe relativement jeune : fondée en 1988 par Aletta Bax et Peter Stas, la première collection a été dévoilée en 1992, avec six modèles dotés d’emblée d’un mouvement suisse. 2001 a vu la création du premier calibre Manufacture, baptisé Heart Beat Manufacture, cal. FC-910, entièrement développé et produit par la maison elle-même. Aujourd’hui, elle n’en compte pas moins de 29 ! Nous avons rencontré Niels Eggerding, Managing Director chez Frédérique Constant depuis févraier 2018.

Frédérique Constant propose du « luxe accessible ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous proposons déjà une montre dotée d’un calibre Manufacture développé et produit en propre au prix de 2150 euros. Ce tarif est rendu possible grâce à la grande créativité de notre maison et à notre totale liberté de A à Z, de la conception à la production. Nous avons une équipe de designers en interne, ce qui nous permet de rester fidèles à notre ADN. Enfin, nous avons pris l’habitude de relever les défis de l’industrie horlogère conventionnelle, par exemple en sortant déjà une montre à calendrier perpétuel pour moins de 10.000 francs suisses.

Frédérique Constant aime souligner une spécificité : la concentration de toute son activité en un seul lieu.

Nous voulons être bien plus qu’une usine d’assemblage. Pour ce faire, nous avons veillé dès le départ à ne pas être trop dépendants de nos fournisseurs. Frédérique Constant a très tôt investi dans ses propres calibres, dans le design, les composants et l’assemblage final, de sorte que nous contrôlons toute la chaîne.

Développer ses propres calibres suppose de disposer d’un certain volume : pour créer un nouveau calibre de base, dont on pourra ensuite tirer des complications, il faut compter environ un million d’euros. Or notre volume est en augmentation constante. Nous visons des marges justes mais limitées, afin de garantir notre indépendance.

Par rapport à nos objectifs, nous estimons aussi très important de tenir compte de la technologie : nous avons intégré des machines CAD et CNC d’une précision de l’ordre du micron. À côté de cela, nous accordons énormément d’attention à la concentration des processus et à l’organisation du flow dans les ateliers.

Le fait de tout réunir en un seul lieu nous permet un développement assez rapide. Chez nous, chaque année apporte son lot de nouveautés, alors que pour la concurrence, les innovations sont plutôt espacées de trois à quatre ans.

Rendre le luxe accessible à un plus large public.

La montre « Hybrid Manufacture » est un modèle audacieux. Pourquoi ce choix ?

Parce que cette montre intègre un mix de technologie jamais vu, à savoir notre propre calibre automatique FC750 Manufacture avec une connectivité Bluetooth pour être reliée à un smartphone via l’app Hybrid. Une preuve de plus du savoir-faire et de l’originalité de notre maison. Cela nous permet aussi de nous adresser à un public plus jeune. Cette montre hybride comprend une série de fonctions intelligentes et son mécanisme automatique est géré par l’app, d’où la possibilité de graphiques et de visuels passionnants.

Quels sont les projets à venir pour le Groupe Frédérique Constant ?

Depuis 2002, nous avons repris Alpina, une marque née dans le petit monde des alpinistes. Alpina a été la première vraie montre sportive, orientée outdoor et 100 % « Swiss Made ». Le segment des montres de sport commence autour de 500 euros. La gamme Alpina est constituée à 40 % de montres connectées et est entrée dans le top 4 des montres de sport les plus vendues.

Il y a aussi notre segment haut de gamme, « Atelier de Monaco », qui fait office à la fois de labo et de bureau d’étude, et joue donc un rôle de premier plan dans l’évolution du groupe Frédérique Constant. Disons que cela représente le joyau de nos activités dans le monde de l’horlogerie. « Atelier de Monaco » se concentre sur les garde-temps exclusifs, 100 % faits main, dont l’atelier ne sort pas plus de 150 pièces par an. Nous sommes particulièrement fiers du « Poinçon de Genève » décerné par la « Haute Horlogerie genevoise », qui ne l’accorde qu’à six marques. Un peu comme certains vins ont droit à une AOC. Le poinçon certifie une provenance genevoise et une fabrication de tous les composants dans le canton de Genève.