Nanis à travers les yeux de Laura Bicego

Derrière Nanis, la griffe italienne de bijoux à succès basée à Vicence, se cache une battante, Laura Bicego. La jeune femme a grandi dans l’univers de la joaillerie mais elle rêvait de développer son propre style. En 1990, elle lance donc sa marque, Nanis. La créatrice évoque pour nous sa motivation et ses sources d’inspiration.

Quel a été le déclic qui vous a incitée à créer votre marque ?

Avant tout le fait que j’ai toujours raffolé des bijoux. Comme mes parents étaient actifs dans ce domaine, il y avait pour moi une certaine évidence à entrer dans la société familiale. Assez vite, je me suis forgée une vision personnelle sur la façon d’interpréter les bijoux. J’ai eu envie d’injecter plus de modernité dans mes créations. C’est avant tout pour cela que j’ai décidé de lancer ma propre marque.

A quoi faites-vous principalement attention au moment de créer une nouvelle collection ?

J’essaie avant tout de créer des bijoux agréables et confortables sur la peau. Les femmes veulent se sentir belles et sexy à tout moment de la journée, et leurs bijoux doivent y contribuer – comme leurs vêtements. C’est primordial.

Songez-vous à un type de femme en particulier lorsque vous créez ?

J’essaie de créer des bijoux qui vont à toutes les femmes, mais mes designs plaisent surtout à celles qui ont une grande ouverture d’esprit et n’ont pas peur d’expérimenter, qui savent ce qu’elles veulent et aiment souligner leur personnalité.

Vous reconnaissez-vous dans vos bijoux ?

Ah oui ! J’aime la diversité, ce qui explique que mes collections soient très colorées. Pour moi, un bijou ne doit pas atteindre la perfection. Ce sont mêmes les petites imperfections qui en font la beauté. Les veines et les inclusions, par exemple, rendent les pierres uniques. Mes colliers reflètent aussi ma vision de la vie. Je pense qu’il faut s’accepter telle qu’on est, dans les bons comme dans les moins bons jours. Et nos bijoux doivent s’y adapter.

Vous ne dessinez pas vos créations, vous les façonnez. Pourquoi procéder de
cette manière ?

J’aime ce qui est tactile : j’ai besoin de sentir et de toucher tout de suite ce que je crée. En général, ça se passe comme ça : je ferme les yeux, je prend une matière première entre les mains et je laisse mon esprit travailler, tout en manipulant et en déformant la matière. Pour moi, c’est ce qui donne les meilleurs résultats. Je suis convaincue qu’on perd beaucoup quand on se contente de dessiner un objet.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Je m’inspire surtout de la beauté de la nature et des fleurs en particulier. Mais tout ce qui m’entoure peut m’animer : il me suffit de détourner la tête de mon bureau pour m’imprégner d’art et d’une architecture magnifique. Je voyage beaucoup et je m’inspire des cultures locales. L’année passée, je suis allée en Inde et j’ai été très frappée par le sens de la couleur qu’ont les gens là-bas. En Sicile, ce sont surtout les influences mauresques et baroques qui m’ont influencée.

Enfin, qu’est-ce qui vous apporte le plus de joie professionnellement ?

C’est très simple : l’éclat que prennent mes bijoux dès que les femmes les portent. C’est ce que je préfère par-dessus tout. Quand je regarde une cliente dans les yeux et que je la vois gagner en confiance. Quand elle est enchantée de son nouveau bijou et que cela transcende tout son être. Ça me donne à tous les coups la chair de poule !