Un antidote à la morosité

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Depuis 2012, la Golden blabla Ring de Delphine fait partie de la collection “Picasso to Koons : the Artist as Jeweler” de Diane Venet. Cette exposition a fait le tour des plus grands musées du monde, dont le Benaki Museum (Athènes), l’Institut Valencià d’Art Modern (IVAM, Valence), le Bass Museum of Art (Miami) et le Hangaram Design Museum (Séoul). Nous avons demandé à Delphine Boël comment était née cette bague exceptionnelle à plus d’un titre.

UNE IRRESISTIBLE IMPULSION CREATIVE

Résumer son art en un mot ? Mission impossible ! Véritable figure de la scène artistique belge contemporaine, Delphine Boël s’est fait connaître en tant que statement artist et coloriste de talent. Ses œuvres exubérantes et durables capturent toutes sortes d’émotions et traduisent des thèmes universaux. Certaines sont faciles d’accès, d’autres sont plus ludiques, voire rebelles, mais toutes sont authentiques. Car depuis sa plus tendre enfance, l’art est la raison d’être de Delphine Boël. “Très jeune déjà, je ressentais le besoin de créer et de me réfugier dans une forme d’art quelle qu’elle soit. C’était – et c’est toujours – ma façon de m’exprimer, de dire qui je suis et d’extérioriser mes sentiments. Pour moi, l’art rend la vie plus supportable. A l’origine, je voulais étudier la mode mais je n’étais pas faite pour cette voie : cela exige trop de technique, c’est trop axé sur le fonctionnel et trop limité par rapport à mon besoin de m’exprimer.”

MARCHANDE DE SENTIMENTS

Delphine s’est donc inscrite à la Chelsea School of Art, en Angleterre, pays où elle a passé la majeure partie de sa vie jusqu’à présent. Elle s’y est sentie comme un poisson dans la Tamise. Il faut dire que les gestes de rébellion et de provocation constituent la norme au sein de la scène artistique anglaise. Dans un tel contexte, les œuvres de Delphine paraissaient presque édulcorées alors qu’en Belgique, pays plus conservateur en matière d’art, elles ont rapidement suscité la controverse.
“Cette immersion britannique m’a formée. Mes professeurs m’ont poussée à créer avec mes tripes. En Belgique, il y a des sujets sensibles, alors que les amateurs d’art sont de véritables collectionneurs qui s’intéressent aux œuvres et aiment aller en profondeur. Mon travail laisse place à l’interprétation et c’est ce qui le rend intéressant.” Les thèmes de prédilection de Delphine n’ont cessé de varier en fonction de son âge et de son humeur du moment. Mais l’artiste fait très souvent un usage explicite des mots, comme pour la bague Golden blabla Ring. “Le thème blabla revient à faire un doigt d’honneur aux ragots et au nonsense. J’ai beaucoup travaillé autour de cette question et, à moment donné, j’ai eu envie d’en faire une bague. Un bijou que l’on pourrait brandir dès que quelqu’un se met à parler à tort et à travers. La bague symbolise aussi le mariage : un engagement qui ne me parle pas du tout. Personnellement, je ne ressens pas besoin d’un papier officiel pour sceller l’amour qui me lie à mon conjoint.”

CAUSE TOUJOURS…

Par son art-à-porter, Delphine Boël prolonge ses œuvres existantes et leur donne chair, tout en transmettant des messages. Sa dernière création est un bijou d’oreille baptisé Diamond blabla gossip-filter ear jewellery. Patrick Declerck, ex-antiquaire de prestige et propriétaire de la WM Gallery, a mis Delphine en contact avec deux diamantaires anversois, Stefan et Dennis Leemans (Silvius Druon) qui ont ensuite réalisé le bijou. “C’est une pièce assez complexe qui a demandé pas mal de temps pour être réalisée. Elle se porte sur l’oreille, à la façon d’un filtre à ragots et à fake news. Nous sommes abreuvés de semi-vérités, voire de nouvelles complètement bidon, et tout cela se répand comme la peste, ne fait que semer la haine et nous incite à avoir peur. C’est un véritable lavage de cerveau. Ce bijou est en quelque sorte un contrepoison à la joie malsaine et au négativisme ambiant. Les mots sont devenus des armes redoutables. J’essaie modestement de m’élever contre cette dérive. J’ai choisi le diamant parce qu’il est forcément ‘over the top’. Les mots peuvent détruire mais aussi construire et, grâce à l’art, transformer du négatif en positif. C’est précisément ce à quoi j’aspire avec mes bijoux. Disons qu’ils font partie de mes œuvres à message.”

Vous avez envie de découvrir plus avant l’œuvre de Delphine Boël ? Surfez sur www.delphineboel.com ou rendez-vous à la WM Gallery, Wolstraat 45, Anvers, wwww.wmgallery.be