What is time?
Le temps n’existe pas. Le temps est une notion toute relative. Le temps n’est qu’un concept forgé par l’être humain. Le temps file vite, bien trop vite. Et Dieu, que nous manquons de temps ! Tout le monde a un avis là-dessus, même s’il faut avouer que le temps reste l’un des concepts les plus complexes, les plus incompréhensibles qui soient. C’est une abstraction et, en même temps, c’est le métronome de nos journées, de nos vies. Le temps est subjectif et chacun de nous le vit à sa manière. Pourtant nous essayons de le débiter en tranches de minutes, d’heures, de jours, de mois, d’années qui s’écoulent inexorablement… Le temps, c’est sans aucun doute notre principal souci, notre obsession à toutes et à tous.
1. Peter Goossens
Chef triplement étoilé
Il va de soi qu’un chef étoilé ne peut rien laisser au hasard. Pour lui, le timing est essentiel. A la barre au Hof van Cleve, Peter Goossens tient le temps à l’œil.
Dans vos cuisines, vous êtes sans doute obligé de respecter un timing serré… ?
Nos agendas sont bien remplis, c’est donc une habitude pour nous. Tout est orchestré tip top, car nous devons être prêts à servir dès midi, puis à partir de 19h30. La journée tout entière s’organise autour de ces deux moments qui ne nous laissent ni choix, ni latitude. Mais je ne considère pas le temps comme un ennemi : je dirais plutôt qu’il faut embrasser le temps. C’est un luxe. Dommage, cela dit, que le temps ne s’achète pas. Enfin… c’est peut-être mieux ainsi. Il n’y a que 24 heures dans une journée, et c’est pareil pour tout le monde.
Vous arrive-t-il d’oublier le temps qui passe ?
Non, je suis trop structuré pour cela. Même quand je ne travaille pas, je m’efforce de garder un rythme de vie sain : je me lève tôt et je mange équilibré, à heures fixes. Il m’arrive très rarement de perdre l’heure de vue. Je porte en permanence une montre et je la consulte régulièrement. Je pourrais difficilement vivre sans. J’ai une Lebeau-Courally, une marque belge exceptionnelle et méconnue. La famille Ide (aux commandes de la société Lebeau-Courally) fait partie de mes amis.
2. Eline De Munck
Founder Odette Lunettes
Eline De Munck vit à cent à l’heure, au rythme de sa jeune marque d’optique, Odette Lunettes. Mais elle trouve aussi le temps de s’adonner à toutes sortes d’activités, notamment sportives. Et le farniente, alors ? Ce n’est pas trop à l’ordre du jour…
Vous préoccupez-vous de l’heure au quotidien ?
“Oui, je suis bien obligée. Mes journées sont full bookées. Ce matin, j’ai fait une heure de sport, de 8 à 9. Puis j’ai pris une douche rapide, car à 10h je devais être à la boutique. Au milieu de tout cela, je dois caser des rendez-vous et, ce soir, faire acte de présence chez des opticiens. Je suis donc très consciente du temps qui file et je ne peux me permettre de perdre l’heure de vue. Je dois rester concentrée non-stop. J’ai tant de choses à faire…”
Diriez-vous qu’il n’y a pas assez de 24 heures dans une journée ?
“Non, parce que je parviens à bien gérer mon temps. Même avec quatre heures de plus, je crois que mes journées seraient tout aussi remplies et programmées. J’aime le fait que le temps soit un concept à la fois relatif et clairement défini. Nous devons tous nous débrouiller avec le même nombre d’heures, alors autant les mettre à profit du mieux qu’on peut.”
Vous ne semblez pas faite pour l’oisiveté…
“Absolument pas, c’est vrai. Dimanche dernier, pour la première fois depuis deux ans, j’ai passé une journée entière à ne rien faire. J’avais besoin de cette parenthèse, mais je n’ai pas du tout aimé… Franchement, j’ai culpabilisé. Il me semble toujours que le temps passé à ne rien faire est du temps perdu, alors qu’on pourrait apprendre des tas de choses. Je suis malheureuse quand je ne fais rien. A contrario, j’adore dormir ! C’est l’une de mes activités favorites. Je fais beaucoup de sport, alors j’ai besoin de longues nuits de sommeil.”
Quel modèle de montre portez-vous ?
“J’ai une A One de la marque Van Esser. Je trouve important de porter une montre belge. Notre pays produit de très beaux articles de mode. Je mets un point d’honneur à soutenir les entrepreneurs locaux qui fabriquent des produits durables et qualitatifs. Surtout que, depuis le lancement d’Odette Lunettes, je me rends compte du temps et des efforts que cela demande pour atteindre une telle qualité. Je ressens plus que jamais un respect énorme pour les entrepreneurs belges.”
3. Tom Waes
Acteur/Présentateur
Lors de notre rendez-vous avec Tom Waes, l’acteur était en plein tournage de la 2e saison de la série Undercover. Une parenthèse créative très liée pour lui à la notion de temps.
On imagine qu’en période de tournage vous n’avez guère de temps libre ?
“Les enregistrements commencent et s’achèvent selon un planning bien précis et il faut dire qu’entre les deux, on vit dans une sorte de bulle. Pendant le tournage, on doit couper son téléphone portable et le temps n’a plus vraiment d’importance. Quand on tourne pour la télévision, on se retrouve avec de longs temps d’attente. J’essaie volontairement de ne rien faire mais j’ai du mal, je l’avoue. Aujourd’hui, j’ai eu deux heures à tuer entre deux prises et je me suis retrouvé à étudier le scénario du lendemain. J’aimerais être plus oisif ! Chez moi, c’est assez facile.
Quand il m’arrive de commencer très tôt ma journée de travail et d’avoir fini vers quatre heures, je suis seul quand je rentre – ma femme n’est pas encore là. Il m’arrive alors de faire deux heures de sieste sur le canapé ou d’écouter un bon album. Ces moments volés sont divins.”
Etes-vous de ceux qui s’en tiennent toujours à un planning bien précis ?
“C’est une obligation, car mon rythme de travail est intense : Undercover m’occupe quatre jours sur cinq, ce qui veut dire que je dois caser sur cette 5e journée tout le reste de mon boulot. Je suis parfois frustré, question temps, lors des enregistrements de Reizen Waes. En Afrique, quand on nous dit ‘comptez une demi-heure de route’, on met parfois trois heures. Ennuyeux si l’on doit tourner un programme avec un planning bien précis… Quand ils nous voient stressés, on devine que les Africains se disent : ‘Relax man, tu feras ça demain.’ Sauf que le lendemain sera tout aussi chargé.”
Que vous ont appris ces voyages ?
“Quand on éteint son téléphone, on prend le temps de se parler vraiment, de socialiser. En Alaska, où certaines régions sont coupées de toute connexion, on oublie assez vite la notion du temps. On adopte un rythme plus naturel, on se couche et on se lève avec le soleil.”